La cuisine solaire désert se présente comme une alternative écologique pertinente pour préparer des repas dans les zones arides. Grâce à des systèmes comme le four solaire parabolique ou à effet de serre, il devient envisageable de cuire divers aliments — céréales, légumes ou plats mijotés — en utilisant uniquement l’énergie solaire. Cette méthode contribue à soulager la pression exercée sur les ressources naturelles locales, limite les émissions polluantes et permet de préserver des qualités nutritionnelles, tout en participant à une démarche respectueuse de l’environnement et tendant vers une réduction des déchets.
Présentation des technologies de cuisson solaire adaptées au désert
Cuisiner dans des zones désertiques sans réseau électrique repose sur l’utilisation directe de l’énergie solaire disponible. Les techniques de cuisson solaire accessibles aujourd’hui se distinguent par leur capacité à fonctionner dans des environnements parfois difficiles, tout en étant relativement robustes.
Fours paraboliques
Les fours solaires paraboliques fonctionnent à l’aide d’une parabole faite d’un métal ou d’un revêtement réfléchissant, comme le film aluminisé, qui capte les rayons solaires et les concentre sur un point précis. À cet endroit, une casserole foncée (ce qui favorise l’absorption de chaleur) peut atteindre environ 200°C. Ce type de cuiseur s’avère adapté à des modes de cuisson nécessitant des températures élevées. Il demande un ajustement fréquent pour orienter correctement la parabole vers le soleil, mais offre une montée en chaleur significative, sans générer d’émissions issues de combustibles.
Fours à effet de serre
Les fours solaires à effet de serre piègent la chaleur dans une structure isolée, généralement surmontée d’un vitrage transparent. Ils atteignent des températures aux alentours de 150°C, ce qui les rend utiles pour des préparations comme les plats mijotés ou la cuisson douce. Grâce à une construction fermée, ces cuiseurs limitent les pertes de chaleur, même en cas de vents modérés ou de nuages passagers. Ils nécessitent peu d’entretien et fonctionnent sans surveillance prolongée.
Cuiseurs à entonnoir
Le modèle entonnoir Dats, simple et économique, est conçu à partir de matériaux recyclés courants tels que le carton, l’aluminium et le verre. Il repose sur un entonnoir réfléchissant dirigé vers le soleil, dans lequel une cocotte noire est positionnée et couverte d’un sac plastique pour créer un effet de serre. Il permet d’atteindre environ 180°C. Ce système est pratique pour cuire des aliments comme le riz, les légumes et même déshydrater des fruits. Son faible poids et ses dimensions modestes en font une solution souvent choisie par ceux qui se déplacent fréquemment — qu’il s’agisse de familles nomades ou de voyageurs.
Innovations récentes et optimisation
Certaines évolutions visent à améliorer l’efficacité thermique des cuiseurs solaires. Ainsi, des films réfléchissants en aluminium, plus légers que les anciens miroirs, sont désormais préférés car ils tolèrent mieux l’abrasion du sable. Certains modèles comportent aussi une double paroi avec isolant (comme la laine de roche ou de la mousse) qui prolonge la restitution de la chaleur jusqu’à quelques heures après le coucher du soleil. D’autres dispositifs comprennent des mécanismes d’orientation automatique vers le soleil, limitant les ajustements manuels et maintenant une température plus stable.
Tableau comparatif des types de fours solaires
Type de cuiseur | Température max | Coût moyen | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|---|
Parabolique | 200°C | 150-300€ | Cuisson rapide, friture envisageable | Demande un suivi précis de l’ensoleillement |
À effet de serre | 150°C | 50-200€ | Chauffe homogène, entretien limité | Moins adapté aux périodes très nuageuses |
Entonnoir Dats | 180°C | 20-50€ | Léger, fabrication maison envisageable | Capacité restreinte |
« Avec mon four solaire, je prépare le couscous en deux heures sans le surveiller. La viande reste tendre, contrairement à la cuisson au bois qui a tendance à dessécher les plats. Cette méthode m’a aidé à diminuer de manière notable le budget combustible de ma famille. Elle est bien acceptée des enfants, car il n’y a pas de feu ouvert, ce qui limite les risques de brûlure. »
La cuisine solaire dans le désert
Un petit nettoyage régulier des surfaces réfléchissantes à l’aide d’un chiffon sec permet de retirer la poussière. L’usage de l’eau n’est pas recommandé afin d’éviter d’abîmer les surfaces brillantes.
Il est possible de traiter thermiquement de l’eau avec un cuiseur solaire. Il faut maintenir la température à environ 65°C pendant environ une heure pour inactiver la majorité des agents pathogènes, ce qui est compatible avec les besoins des personnes en déplacement ou vivant dans les régions éloignées.
Certains aliments nécessitant une montée rapide à ébullition ou des températures très élevées (comme les soufflés ou certaines pâtes) ne conviennent pas vraiment à ce mode de cuisson. Cela dit, la grande majorité des plats mijotés, des légumes, viandes, poissons et céréales sont adaptés à cette cuisson extérieure.
Il est conseillé d’utiliser des ustensiles de cuisson sombres, qui retiennent mieux la chaleur. Placer un couvercle permet de limiter les pertes thermiques. Enfin, diriger le cuiseur de manière à suivre approximativement la position du soleil améliore le maintien de la température, surtout si le système ne comprend pas de suivi motorisé.
La majorité du temps, les conditions météorologiques dans les déserts permettent l’utilisation continue de cuiseurs solaires. Toutefois, lors d’épisodes venteux ou de journées exceptionnellement couvertes, leur fonctionnement est réduit. Certains modèles plus isolés parviennent tout de même à conserver une température suffisante pour prolonger la cuisson.
La cuisine solaire en milieu désertique apparaît comme une solution accessible et pragmatique, conciliant avancées techniques et respect des ressources locales. Avec des dispositifs tels que les fours paraboliques, les systèmes à entonnoir ou les modèles à accumulation thermique, il devient envisageable de cuisiner sans dépendre de combustibles conventionnels, ce qui permet de préserver la végétation locale et de limiter certaines formes de pollution. Les populations nomades, certains voyageurs et adeptes de vie simple y trouvent un intérêt concret. L’amélioration récente des composants et la simplicité d’usage renforcent le potentiel de cette pratique dans le cadre d’une transition énergétique plus sobre.
Sources de l’article
- https://www.economie.gouv.fr/cedef/fiches-pratiques/comment-beneficier-daides-pour-utiliser-lenergie-solaire
- https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/solaire